Enseignement

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L'oeuvre et la pensée de Bernard de Montréal

Bernard de Montréal a publié trois œuvres, notamment La Genèse du Réel, Dialogue avec l’Invisible et Beyond the Mind (Par-delà le Mental). Sa pensée s’inscrit au-delà de tout registre ésotérique. Le lecteur aura peine à retracer un développement rationnel déductif de sa pensée vers une maturation graduelle de ses idées. Il s’agit plutôt d’une œuvre « ouverte », selon le mot de l’auteur, ouverte autant à l’expansion du mental qu’à l’infusion d’une connaissance nouvelle qui en découle. Encore faut-il s’interroger sur la nature de cette source singulière et impersonnelle à laquelle il attribue la somme de son œuvre.

L’œuvre de Bernard de Montréal ne se réclame d’aucune école de pensée mais tend plutôt à transmettre une lecture nouvelle et probante du mental et des mécanismes de la pensée, à l’aide d’une source pré-personnelle de connaissance « infuse », dite de « fusion ». Voir Biographie Il met en lumière les multiples facettes de la psychologie humaine composant la psyché et déterminant la nature de son existence. En termes plus larges, l’évolution de la conscience humaine devient très tôt un thème de prédilection pour Bernard de Montréal, au cours de laquelle l’homme se voit destiné à s’éveiller au-delà d’une existence limitée à de simples dimensions psychologiques, vers un état d’évolution ne pouvant s’actualiser qu’en termes individuels mais dont la pertinence se traduit en termes d’évolution collective. Cet exercice de conscience, selon l’auteur, doit ultimement mener à libérer la psyché d’une conscience mécanique et de l'ignorance de son statut universel.

Le conférencier

Le public qu’il cultivait depuis plus de vingt ans lui reconnaît une force de pensée indissociable des parcours initiatiques, l’inscrivant ainsi au registre des êtres désignés du don de la parole révélatrice. En ces termes, le rôle d’ «initié» lui est attribué. Bernard de Montréal exprime une connaissance d’ordre « supramental » que l’homme, disait-il, ne connaîtra que suite à l’éveil d’une conscience libre de toute réflexion de l’ego, c’est-à-dire d’une « conscience supramentale ». Il formule ainsi une géographie des univers parallèles et décrit leur fonction et leur influence sur l’expérience humaine, exercée notamment par le biais de la pensée. Son œuvre repose principalement sur le rejet de la notion du libre arbitre chez l’homme, ou plutôt de la notion d’un libre arbitre illusoire tel que connut l’homme au cours de « l’involution », à la différence du libre arbitre que connaîtra l’homme au cours de l’ « évolution ». Ainsi, le libre arbitre ne devient possible que lorsque l’esprit de l’homme s’affranchit par la voie d'une évolution de conscience. Il devient par ce fait conscient, animé d’une identité d'ordre supramental. Il élabore une analyse du mental dont l’objet fut toujours d’éveiller l’homme à une sournoise manipulation par ce qu’il qualifie de « mensonge cosmique », maintenu par des forces étant intrinsèquement anti-homme.

Bernard de Montréal se prononce sur la source de la pensée humaine, sans apologie. Ainsi, l’auteur avance que l’homme est manipulé par l’intervention d’« univers parallèles » agissant sur l’homme, à travers la pensée. L’éveil de la libre pensée nécessiterait donc la compréhension de ses mécanismes. Ceci, affirme-il, promet d’opérer une scission historique qui annoncera une ère nouvelle dans l’évolution de la pensée, une « période évolutionnaire », par rapport à l’« involution » qui lui précéda. Cette connaissance présage un nouvel « état de conscience », permettant de comprendre les lois de la vie intérieure, en vue de s’en prévaloir et de mettre fin à des millénaires de servitude spirituelle.

Sans pourfendre les religions, il insiste sur l’importance de se méfier des « systèmes de croyance », quels qu’ils soient, ceci afin que l’être puisse se protéger de toute forme de domination, spirituelle ou autre, agissant par le truchement de la pensée conditionnée. Par ailleurs, il met en garde toute personne susceptible de se laisser « séduire » par le symbolisme ésotérique qui fait l’objet d’une résurgence en Occident, d’où son éloge tempéré de la « fracture de la forme » dont témoigne d'ailleurs son époque. Il souligne donc l’importance « de ne pas croire », tout en faisant usage de termes se référant aux notions millénaires, voire universelles de la Tradition, telles que le karma et la réincarnation.

Enfin, l’enseignement de Bernard de Montréal vise l’éveil de la lucidité « mentale » chez l’homme, nécessaire au soulèvement des voiles millénaires symbolisés par les sciences occultes et l’ésotérisme contre lesquels l’auteur s’insurgea avec véhémence. Il transmet une force unique de compréhension du mental opérant au-delà de l’intellect rationnel et « spéculatif », par la formulation d’une géographie de la structure mentale et des mécanismes de la pensée. Evoquant la constitution future d’un « lien concret avec les niveaux de la pensée pré-personnelle, nature ultime de l’activité supramentale », cette œuvre, crédible par son originalité, la profondeur et la résonance de ses révélations demeure unique en son genre.

Bernard de Montréal : conférences et entretiens

Les conférences archivées de Bernard de Montréal se dénombrent à plus de 1500 titres. La pensée de Bernard de Montréal demeure cependant associée à certains thèmes et concepts fondamentaux, dont le «mensonge cosmique », la « conscience supramentale », les « illusions du libre arbitre », les « mondes invisibles », la «programmation de l'âme», «l'origine pré-personnelle de la pensée» et les «lois de la mort». De fait, Bernard de Montréal traita une panoplie de sujets au fil des ans, des thèmes de société pertinents aux grandes questions métaphysiques. Ainsi, ces thèmes variés traitent de la question de la conscience, de l'évolution humaine, de l'âme et de la pensée entre autres, aux sujets classiques de la sociologie et de la psychologie, dont les relations de couple, de l’homosexualité, de l’éducation de l’enfant, voire de la folie. Parmi les thèmes fondateurs de l'auteur figurent les dangers que présentent les arnaques sectaires et spirituelles et l’importance de protéger la jeunesse de la séduction qu’exerce l’occulte et l’ésotérisme par le biais des tendances culturelles et de l’appât du paranormal. La nature de la pensée, le rôle et l’impact des gouvernements sur la conscience humaine, la réincarnation et une variété de thèmes marginalisés reliés au paranormal, dont la possession, la médiumnité et le phénomène ufologique furent également abordés par l’auteur à différentes époques de sa vie, tous dans le cadre de ce qu’il qualifia de Psychologie Évolutionnaire.

Les conférences enregistrées de Bernard de Montréal s'étalent sur une période de 25 ans. L'auteur fut interviewé de 1985 à 1989 par l'auteur François Payotte et de 1989 à 2001 par l'astrologue et consultant Daniel Ménard. Son débit intense était unique, parfois troublant et toujours fortifiant. Son expression était prophétique, présageant un futur prévisible car prédéterminé. Il formula une analyse fondamentalement critique de la condition humaine actuelle, de manière à ébranler les conceptions préétablies de la vie. Ses conférences étaient parfois ponctuées de colères à l'endroit de la souffrance humaine au cours de l’histoire. Sa pensée était d'ordre supramental, s’adressant au développement futur de l’homme et à son évolution mentale. Ainsi, il se penche sur l'avenir de la condition humaine, où l’homme, à titre d’être universel évolue en société. Da lecture de l'Homme est intemporelle.

Intégration et personnnalité publique

Les auditeurs ayant suivi l’évolution de sa pensée sur une période de vingt-cinq ans témoignent de la cohérence des principes fondamentaux qui constituent le fondement de sa pensée. Ses conférences peuvent se répartir, de manière schématique, en trois périodes, de 1978 à 1988 (La Genèse du Réel, 1988), puis de 1988 à 1998 (Beyond de Mind, 1998), et ensuite de 1998 à 2003 (Dialogue avec L'Invisible, 1997). La force inégalée de sa présence sur scène et en entretien durant la première décennie de son parcours le distingue de ses contemporains.

Cette première période pourrait être dite plus « ésotérique ». Il donne libre cours à sa source, se penchant avec moindre réserve sur les Mystères. On constate alors la dualité de son être, à savoir sa contrepartie "canal" qui se distingue de l'invididu pensant. On rapportait que sa présence pouvait provoquer de profondes transformations internes. Il se livrait à un état constant de lutte interne dirigée vers la «totale ignorance de l’homme», selon ses mots, à l’égard des lois cosmiques qui gouvernent la vie et contre les forces de vie qui, disait-il, manipulent l’homme. Par moments, il parsemait ses discours d’humour québécois pour apaiser, à sa manière, l’ambiance parfois tendue de ses salles. Cette couleur québécoise, fit-il remarquer, pouvait, comme aucune autre forme d’expression, transmettre son état d’esprit et abattre les frontières de la langue et d’une « psychologie atrophiée ».

Ces performances électrisantes sur scène cédèrent la place, au gré des ans, à une approche plus tempérée, vers la fin des années 1990. Les fondements de sa pensée étant constitués et formulés, Bernard de Montréal attribuait ce changement de ton à l’importance qu’il accordait à l’« ajustement de la longueur d’onde d’une pensée nouvelle ». Ce fut une période « d’intégration » pour ce combattant solitaire. Dès lors, il se fit plus pragmatique par les thèmes qu’il choisit d’aborder. Il tenta de retenir certaines formes de savoir, en dépit du questionnement et de l’intérêt continu du public pour les sujets ésotériques et occultes. Il devint davantage conscient de l’importance de protéger le public de sa personne et de son enseignement. Par ce sens accru de responsabilité à titre de personnage influent dans son milieu immédiat et en qui les individus, de surcroît, plaçaient leur confiance, il évoqua maintes fois le fragile équilibre inhérent à la psyché humaine, tel qu’il put le constater, au gré des ans, à titre de conférencier. Il évoqua aussi le seuil qui ne devrait jamais être franchi dans l’usage d’une telle influence. Au gré des ans, les gens se confièrent à lui selon cette accessibilité accrue. Il invitait des interrogations de toute sorte, en vue d’alléger leurs maux du mieux qu’il put. Son enseignement devint plus tangible, s’attardant sur des sujets reflétant la réalité de la vie quotidienne ainsi que sur divers thèmes encore tenus pour tabous.

L’auteur aborda les thèmes du « réel », de la « conscience » et l’«au-delà» parmi tant d’autres. Mais à la différence des philosophes et humanistes qui portèrent en leur sein l’idéal grec de l’Homme pensant, Bernard de Montréal instaure une rupture fondamentale par le déplacement de la primauté de cet idéal soumis à la Raison. Il tenta d’éveiller l’être à un niveau de « conscience » qui, dit-il, lui est naturellement dévolu. Il déplace la dialectique de la Vérité pour dégarer ue compréhension de la «réalité» de ce qui siège en l’homme, en quête perpétuelle de réponses auxquelles il peut accéder, affirme-t-il, en vertu de ce savoir imminent qu’est la « conscience ».

Ce qu’il entend par « conscience » trouve sa définition dans cette Psychologie Évolutionnaire. Ainsi, loin de nier le présent, Bernard de Montréal confronte la conscience actuelle de l’homme, mettant en cause la notion de ce qui apparaît « réel » à celui-ci. A l'instar de ces maîtres modernes du langage qui se prêtèrent à l’élaboration de ses nouveaux modes d’analyse, Bernard de Montréal déconstruit pour sa part «la forme » issue de la pensée. Ainsi, l’auteur nous abandonne à nous-mêmes en guise d’introduction, mettant en cause, dès lors, l’origine même de la pensée .

Enfin, la constance et la puissance de sa pensée révèlent la valeur indéniable et l'universalité de cette œuvre. Vers le terme de sa vie, ce combattant solitaire semblait moins partagé entre son état "canal" et son état personnel. En conférence, il insistait plus que jamais sur l'importance d'un équilibre entre les dimensions visibles et invisibles de la vie, vers un rejet de la spiritualisation naïve de notre perception de l’invisible. Il fit de la compréhension du "réel" la clef de voûte de son enseignement, à la mesure d'une conscience individualisée mûre et éveillée à la multidimensionnalité de l'être et de son expérience matérielle limitée. Son feu ne s’apaisa jamais, transmettant l’étrange sentiment d’une perpétuelle lutte intérieure livrée contre, selon ses mots, « les forces astrales à l’œuvre contre l’homme ».